Le bulbe, la racine et la tige des cheveux

Nous avons déjà vu quelles sont les relations du cheveu avec la peau, en effectuant en effectuant en quelques sorte, un examen préalable du « terrain » où il pousse.

Structure du cheveu

Le cheveu est constitué de 3 parties principales :

  • le bulbe : c’est l’extrémité profonde et légèrement renflée de la racine , il représente la portion vivante du cheveu, qui le fait vivre et « pousser »
  • la racine : c’est la partie interne du poil, implantée dans le derme, et entourée de différentes gaines dont l’ensemble constitue le follicule pilo-sébacé
  • la tige : c’est la partie aérienne, visible, du cheveu appelée aussi, par les coiffeurs, la longueur

Examinons chacune de ces trois parties en commençant par le bulbe.

Le bulbe

Arrachez un cheveu ; à l’aide d’une pince à épiler, vous apercevez distinctement, sous une bonne lumière, que son extrémité est formée d’une minuscule boule blanchâtre comparable à un tout petit oignon : c’est le bulbe.

Sur un cheveu normal, le diamètre du bulbe est très approximativement égale à 2 fois 1/2 ou 3 fois celui de la tige.

Lorsqu’on regarde au microscope les bulbes d’une dizaine de cheveux prélevé sur 2 ou 3 personnes, ou sur la même, on constate que leur forme présente 2 aspects différents.

Certains bulbes sont creux, d’autres son pleins.

Il ne s’agit pas de « 2 espèces différentes de poils, mais de 2 stades d’évolution. Le poil à bulbe creux est un poil vivant et qui pousse ; le poil à bulbe plein est un cheveu qui a achevé sa croissance et qui est destiné à tomber ».

Le bulbe creux et la papille

Le bulbe est appelé creux lorsqu’il présente à son extrémité une petite cavité dans laquelle est logée et nourrie la papille, véritable « mère de cheveu », dont les éléments constitutifs sont produits par une couche de cellules cylindriques molles situées dans la convexité de la papille.

Ces cellules sont les homologues de la couche germinative de l’épiderme.

C’est à la papille qu’aboutissent les artérioles charriant de sang oxygéné et les veinules qui emportent les déchets de la nutrition.

Tous ces vaisseaux sont entourés de filets sympathiques destinés à contrôler leur débit, telle sorte que la papille se montre très sensible aux troubles nerveux de l’organisme.

Le volume de la papille et son activité conditionnent le diamètre et la croissance du cheveu.

Sa destruction entraîne automatiquement la mort du cheveu qui ne repoussera jamais plus.

Comme les cellules de la papille sont les homologues de la couche germinative de l’épiderme, celles qui forment le bulbe du cheveu sont les homologues des cellules du corps muqueux du Malpighi. Elles :

  • vieillissent
  • meurent
  • se renouvellent.

Nous avons vu que les cellules de la couche de Malpighi, à peine sorties de la couche germinative, subissent un processus de vieillissement, et que les cellules jeunes poussent leurs aînées vers l’extérieur où elles vont constituer la couche cornée.

C’est le même phénomène qui se reproduit au sein du bulbe : ses cellules jeunes, nées dans la papille, chassent les anciennes et provoquent une autre « marée montante cellulaire ».

Mais au lieu d’être éliminées comme les cellules mortes de l’épiderme dans la couche disjointe, les cellules du bulbe montent lentement le long du follicule pilo-sébacé où, en s’accumulant, elles vont constituer la tige du cheveu.

Le bulbe plein

On appelle « poils à bulbe plein » ceux qui n’ont pas de papille : celle-ci s’est atrophiée et la cupule, occupée par la papille que présentait le bulbe creux, s’est renfermée.

L’extrémité profonde de ces poils, entièrement kératinisée, est donc un simple renflement en massue, souvent hérissé de dentelures.

« Les poils à bulbe plein sont implantés à une profondeur très variable dans le derme. Quelques-uns presque aussi profondément que les poils à bulbe creux : ce sont ceux dont la papille vient seulement de s’atrophier. D’autres bulbes sont remontés jusqu’à l’embouchure de la glande ; ces poils sont en imminence de chute ».

La racine et ses gaines ephithéliales

La racine est la partie interne du cheveu, celle qui va du bulbe à la surface de l’épiderme où le cheveu prend le nom de tige ou longueur ; elle est solidement fixée dans le follicule pilo-sébacé.

Pour bien comprendre de quelle manière le cheveu est « accroché » aux parois du follicule pilo-sébacé, on peut imaginer que le poil a été réellement implanté, « poussé » dans la peau, qu’il a entraîné avec lui l’épiderme, et refoulé le derme en le déprimant.

On conçoit alors qu’il soit entouré de gaines épithéliales, et enserré dans une poche, le sac fibreux du follicule.

Nous allons vous donner quelques détails sur ces gaines et sur ce sac fibreux ; mais, afin que vous puissiez bien comprendre la situation du cheveu à l’intérieur du follicule, nous vous rappelons auparavant que :

  • l’implantation du cheveu est toujours oblique
  • l’anse du follicule pilo-sébacé fait par conséquent un angle obtus d’un côté, aigu de l’autre, avec la surface de la peau
  • l’angle obtus st sous-rendu par le muscle redresseur du poil
  • dans ce même angle obtus, un  peu au-dessus du muscle, le follicule présente un diverticule lobulé, la glande sébacée

En ce qui concerne ses gaines épithéliales, on donne le nom d’épithélium, on tissu épithélial, au « tissu formé de cellules réunies en une seule ou à l’origine d’un autre phénomène encore plus fréquent : la sensation de « mal aux cheveux ».

Sans doute, cette sensation peut avoir les causes diverses : le déplacement de la raie, entre autres, peut la provoquer.

Cependant, il peut arriver et cela  se produit chez des sujets très nerveux que le muscle soit spasmé, ce qui signifie que, s’étant contracté fortement, il reste contracté au lieu de venir à sa position de repos.

Des sujets de ce genre souffrent en général, de crampes et contractions diverses.

La conséquence est facile à prévoir : figé dans la position verticale, le cheveu ne peut accomplir aucun des mouvements auxquels ont voudrait le soumettre et, d’autre part, ces tentatives sont douloureuses parce que, en cherchant à déplacer le cheveu avec le peigne ou avec la brosse, on tire indirectement sur le muscle érecteur.

Enfin, il faut ajouter que, chez certains sujets particulièrement spasmodiques, le cheveu peut faire mal spontanément, c’est-à-dire sans qu’on y touche.

Cette douleur est souvent intermittente, et les clientes ou les clients attentifs remarqueront que les cheveux reviennent le siège d’une sorte de névralgie et font plus ou moins mal lorsque les sujets sont plus ou moins énervés ou fatigués.

Incapable de se décontracter, donc de se mobiliser, le muscle érecteur répond à la traction par une sensation douloureuse.

Le praticien ne doit pas se croiser les bras devant cet état de choses, mais tenter d’y remédier par quelques séances de massage du cuir chevelu qui apaiseront le spasme et libéreront le cheveu.

La tige

Partie visible du cheveu, la tige, dont la longueur est très variable, a une forme cylindrique, mais plus ou moins aplatie.

Son épaisseur est, en moyenne, de 75 microns.

Les cellules qui la composent, nées dans le bulbe et poussées vers la hauteur par des cellules plus jeunes, subissent, nous l’avons vu, un processus de vieillissement qui les rend kératinisées.

Cette « poussée » correspond à la croissance de cheveu, laquelle s’effectue à la vitesse de : 0,050 cm par 24 h soit 1,50 cm par mois.

La tige est formée de 3 couches de cellules superposées qui, à l’examen microscopique, sont individualisées de la manière suivant :

Une couche cellulaire externe l’épidermicule ou cuticule

C’est une rangée de cellules plates, écailleuses, sans noyau, imbriquées les unes dans les autres comme des écailles de poisson.

L’épidermicule est très résistant ; toutefois, ses cellules peuvent être disloquées et brisées si nous soumettons le cheveu à des traumatismes fréquents et violents.

Les coiffeurs connaissent bien les dégâts provoquées par les colorations mal conduite.

L’épidermicule du cheveu, décoloré sans protection ou sans traitement préalable, est fatalement rongé par l’oxygène, à tel point que l’on peut voir parfois des fragments de kératine se détacher de la tige.

Une couche cellulaire moyenne, l’écorce ou cortex

Formée de cellules cornées, pigmentées et adhérant fortement les unes aux autres, l’écorce représente la plus grande partie de la substance du cheveu et sa partie la plus épaisse.

Si la « pointe » du cheveu est fragile, c’est que le cortex s’amenuise à cet endroit.

La pointe et plus vulnérable que les longueurs : en effet, dans sa partie moyenne, la tige ne peut être attaquée que si l’épidermicule a été préalablement détruit ou désagrégé.

Une couche profonde, la moelle

Composée de cellules cornées, arrondies, peu cohérentes, souvent pigmentées et souvent séparée par de l’air, la moelle est en réalité un « cordon » de substance solide placé au centre du poil.

Que ce nom de moelle, donc, n’évoque pas dans votre esprit quelque chose de pâteux.

On ignore encore le rôle exacte de cette substance dans le cheveu.

« Elle manque régulièrement dans les poils follets, et peut manquer dans beaucoup de gros poils ou cheveux parfaitement normaux, sans que ce fait ait de l’importance ».

Son absence serait surtout remarquable dans les cheveux de la femme.

Malgré la résistance et la souplesse de ses trois couches cellulaires, le cheveu subira des lésions et des dégradations s’il a été trop malmené.

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