Certains coiffeurs qui ont pris conscience de la nécessité de soins capillaires et se passionnent pour ces soins, possèdent un microscope et examinent systématiquement les cheveux de la cliente avant d’instituer un traitement.
Signalons de suite que le maniement du microscope est très délicat, que sa mise au point n’est pas toujours aisée, et que la « lecture de l’image » exige des connaissances poussées sur l’anatomie du poil, et sur ses diverses affections, ainsi qu’une grande pratique.
D’autres coiffeurs prélèvent quelques cheveux sur leur cliente et les envoient pour examen dans un laboratoire spécialisé qui leur fait un compte rendu des lésions décelées et leur donne même des indications sur les soins à pratiquer.
L’examen microscopique du cheveu porte sur ses 3 parties :
- tige
- racine
- bulbe
En effet, l’examen du bulbe est le plus fréquent.
L’examen de la tige
L’examen de la tige se faire directement, sans coloration. Il permet d’observer les dégradations causées dans la cuticule par des traitements trop énergiques dont le type est la permanente mal conduite ou la décoloration exécutée avec une eau oxygénée trop faible ayant exigé un temps de pose trop long, sans être suivi de traitements compensateurs aux corps gras.
Que voit-on en ce cas ? La tige a perdu son contour net et lisse ; elle est plus ou moins hérissée de particules de kératine et présente des lésions de la cuticule qui a été rongée, brûlée par les oxydants.
Cet examen complète souvent l’examen visuel et tactile : l’aspect du cheveu , son toucher indiquent assez que la cuticule est endommagée et qu’elle a besoin de bains d’huile ou d’applications de crèmes grasses réalisant un pansement occlusif sur les lésions.
L’examen de la bulbe
L’examen du bulbe est plus intéressant :
- on commence par colorer le bulbe avec une solution d’éosine
- on le pose sur une lame de verre
- on le recouvre d’une lamelle et, le tout étant fixé par les pinces métalliques du microscope
- on règle l’objectif à sa vue
On distingue ainsi les bulbes séborrhéiques, très fréquents de nos jours même chez les femmes, qui sont entourés d’une gangue ou enveloppe grasse plus ou moins dense.
Parfois, à l’intérieur de sa gangue, le bulbe est athrepsié, c’est-à-dire très amaigri, sans doute parce que la séborrhée s’accompagne de modifications métaboliques défavorables.
Mais l’athrepsie n’est pas caractéristique de la séborrhée : on rencontrera des bulbes amaigris, réduits à l’état de fi, ayant perdu leur forme d’oignon, dans des état très différents mais s’accompagnant tous d’un affaiblissement du cheveu.
Lorsque le cheveu, du moins son bulbe, a perdu du volume sans être pour autant devenu squelettique comme dans l’athrepsie, on dit qu’il est simplement anémique.
Certains états nerveux peuvent se « marquer » dans le bulbe qui s’effile alors et prend la forme d’un point d’exclamation.
Parfois encore, le bulbe forme une cross : ce qui représenterait un signe de désordre endocrinien à prédominance ovarienne.
Il ne faut pas se leurrer : l’examen microscopique ne doit avoir qu’une valeur de contrôle, une valeur complémentaire.
On ne peut pas fonder son diagnostic sur le seul examen microscopique parce que celui-ci rend compte d’un cheveu et non de toute la chevelure.
Or, du fait de l’étendue du réseau nerveux capillaire, et de la variation de la sensibilité des différents secteurs du cuir chevelu aux influx nerveux, il se produit fatalement un comportement différent des cheveux selon ces secteurs.
Prenons l’exemple d’un spasme nerveux : il a été nettement marqué à la base de la tige par un étranglement de celle-ci mais un centimètre plus loin, plus près peut-être, nous ne trouverons plus d’étranglement parce que le spasme a été localisé.
A notre avis, l’examen optique du cheveu ne sert pas seulement à contrôler le diagnostic, il peut donner une idée d’ensemble des réactions du cuir chevelu et de la chevelure par l’examen de plusieurs cheveux prélevés dans des régions diverses :
- pariétales
- occipitales
- vertex
Ce même auteur préfère au microscope les appareils du type « capilloscope » pour les raison suivantes :
Le microscope, dont la mise au point est délicate, présente l’inconvénient de fournir une image à l’opération seul alors qu’il est très recommandable de faire participer la cliente à l’examen : la vue d’un cheveu dont on lui traduit l’aspect est un moyen excellent de la convaincre que des soins doivent être entrepris.
A cet effet, on ne peut qu’encourager l’emploi des appareils « micro-visionneurs » dans lesquels l’image fort grossie du cheveu est projetée sous éclairage électrique sur un écran de verre dépoli où plusieurs personnes peuvent l’observer simultanément sans se gêner.
L’examen avec les « micro-visionneurs »
La façon de procéder est la suivante :
- on prélève, en les arrachant d’un petit coup sec, 2 ou 3 cheveux pris dans des régions différentes du cuir chevelu
- on verse une goutte de colorant sur une lame de verre et on y dépose le cheveu au niveau du segment, bulbe ou longueur, que l’on veut examiner
- on le recouvre d’une lamelle que le liquide va coller également
A ce moment seulement, vous faites la lumière dans l’appareil et vous y introduisez le cheveu.
Vous déplacerez la lame en suivant l’écran des yeux jusqu’à ce que vous obteniez l’image exactement voulue.o
Il est préférable d’examiner les cheveux séparément ; les grouper ne crée que des compilations de manœuvre.
S’il s’agit d’un contrôle en cours de traitement, vous prenez bien soin de prélever vos cheveux dans les mêmes secteurs que la première fois, sinon votre examen n’aurait aucun sens.
En fin pour suivre correctement l’évolution du cheveu, notez après chaque examen, sur une fiche ou sur un petit carnet, ce que vous avez vu et la date de l’examen.
Ainsi, vous pourrez en parler avec compétence et assurance à votre client.